Meet the makers : Arthur Gercara, maker céramiste
- Quel est ton profil de maker ? Artiste et maker depuis toujours ?
Je pense que je suis tombé dans cet univers de maker instinctivement et un peu malgré moi. Depuis tout petit, j’aime bidouiller et démonter des objets de toutes sortes pour découvrir ce qu’il se cache à l’intérieur. À Noël, quand je recevais des jouets, je m’occupais 10 minutes avec avant de systématiquement les démonter pour le plaisir.
Je fais partie de la génération qui a grandi avec Internet et la multiplication des réseaux sociaux, vidéos et forums en tout genre. Du coup, tous les tutoriels qui ont fleuris avec ces plateformes m’ont accompagnés durant toute mon adolescence et m’ont encore plus encouragé à bricoler tout ce que j’avais autour de moi.
Au moment de choisir mes études, je me suis lancé dans une licence en design et aujourd’hui je fais de la céramique.
- Qu’est-ce qui a éveillé ton intérêt pour les fablabs ? Qu’est-ce qui t’a motivé à venir ?
J’ai découvert le concept du fablab durant ma formation de designer. Je le vois comme un espace qui peut se trouver en Europe, en Afrique ou n’importe où dans le monde et qui permet à « n’importe qui » de réaliser des projets incroyables grâce à la technologie mise à disposition.
Ma formation était très théorique et à la fin de celle-ci je me suis vraiment interrogé sur ce que j’allais faire avec tout ce que j’avais appris. J’ai tenté de transposer à l’artisanat tout ce que j’avais acquis. Dans ce but-là, je suis allé suivre une formation professionnelle de modeleur céramique à Limoges en France durant laquelle j’ai été initié à toutes les bases manuelles et au savoir-faire qui se transmet traditionnellement dans les manufactures et qui englobent toute la partie production dans l’industrie céramique.
C’est à la fin de cette formation que m’est venue l’envie de réaliser mes propres projets. J’ai acheté une imprimante 3D afin d’imprimer des moules mais j’ai passé plus de temps à bidouiller l’imprimante 3D plutôt que d’en sortir une pièce.
Le concept du fablab est toujours resté dans un coin de ma tête même si je n’y avais pas encore mis les pieds. Dans un premier temps j’ai cherché des gens capables de me réaliser le service d’impression avant de finalement sauter le pas et de me rendre au cityfab 2 où j’utilise désormais les imprimantes 3D.
- Quels sont les avantages à venir utiliser un lieu comme le cityfab2 ?
Quand j’ai découvert le cityfab 2, je me suis vite rendu compte que ça allait être très pratique pour quelqu’un comme moi.
Déjà, j’ai compris que lorsque j’allais commencer un projet, je n’allais pas vraiment me lancer à l’aveugle et que j’allais pouvoir profiter de l’expertise du fabmanager et des gens autour. Il y a des machines de qualité professionnelle et l’accompagnement pour éviter les pépins que je pourrais rencontrer en me lançant seul.
Financièrement aussi, je n’ai pas un gros budget, j’auto-finance mes projets et la mutualisation de ces machines dans cet espace me permet de les mener à bien pour un coût plus que raisonnable.
Et puis, le fait qu’il y ait plusieurs cityfabs dispatchés dans Bruxelles me permet d’avoir le choix géographiquement et concrètement ça me permet d’être ici en quelques minutes à vélo.
- Ton conseil à une personne qui n’est jamais venue dans un fablab ?
Il faut être clair sur ses intentions et avoir un projet en tête avant de venir. Même si c’est simple et que tu as envie de fabriquer un cadeau personnalisé par exemple. Le fait d’avoir une idée que tu vas pouvoir développer au fablab va permettre au fabmanager de t’accompagner vers les machines adaptées et faire avancer ta démarche d’apprentissage.
Je dirais aussi qu’il ne faut pas se brider à cause de certains domaines dans lesquels on ne possède que très peu de connaissances. On n’est pas obligé d’être informaticien pour toucher un ordinateur et il est toujours possible de se former.
- Quelle est ta machine de prédilection ? Pourquoi ?
L’imprimante 3D car elle me donne la possibilité de fabriquer des outils pour travailler le plâtre. Grâce à cette machine, j’imprime également mes moules en 3D alors que j’aurais normalement dû les réaliser à la main en les sculptant dans du plâtre. Ça me permet d’économiser énormément de temps de travail.
- Explique nous un de tes projets.
Je suis en train de me lancer dans un projet de vase que je fabrique dans mon atelier mais également en partie au cityfab 2 où j’imprime mes prototypes de moules en 3D.
L’idée dans le futur serait de vendre mes créations dans des marchés de créateurs ou dans des pop-up stores à Bruxelles.
D’ailleurs, avec d’autres makers et utilisateurs des Fablabs bruxellois, nous montons un magasin éphémère, le « Fabulous Shop », qui a été sélectionné par hub.brussels pour prendre ses quartiers dans le Pop-Up L’Auberge Espagnole situé chaussée de Wavre 331 à Etterbeek et où je proposeraidonc mes créations pour la première fois de début mai à fin juillet.
- Des futurs projets ? D’autres machines/matériaux à tester peut-être ?
La fraiseuse numérique CNC me donne pas mal d’idées d’objets à réaliser avec du bois. Je fais des objets utilitaires et ça me permettrait de mélanger la céramique et le bois.
Pour découvrir le travail d’Arthur, rendez-vous sur sa page instagram!
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