Meet the makers : Strange Bird, pochoiriste sculpteur
- Quel est ton profil de maker ? Artiste et maker depuis toujours ?
À la base je suis comédien et aujourd’hui encore ça reste mon boulot principal mais j’ai toujours été attiré par l’art plastique. En sortant des études, j’ai dû faire un choix qui s’est porté sur le théâtre mais j’ai gardé cette fibre artistique. Dans le job de comédien, on bosse beaucoup par moment puis on a des périodes creuses. J’ai profité de ces moments pour dessiner et faire des tableaux puis j’ai commencé à faire des collages aussi. Ensuite, je me suis mis à faire des pochoirs et j’ai pris un an par intermittence dans mon atelier pour trouver ma patte et développer ma technique pour mon projet de rue. J’en avais un peu marre de réaliser des tableaux et de les entasser chez moi sans les montrer à personne.
- Qu’est-ce qui a éveillé ton intérêt pour les fablabs ? Qu’est-ce qui t’a motivé à venir ?
Vers 2015, avec un ami, on voulait faire des sculptures en bois pour les placer en rue. On s’est un peu renseigné sur les moyens qu’on avait à disposition pour réaliser ce projet et c’est comme ça qu’on a découvert les fablabs. On a été en visiter un à Bruxelles et on a vite remarqué qu’on y connaissait vraiment rien. Le gérant du fablab ne nous a pas vraiment poussé dans la démarche et c’est donc un peu tombé à l’eau. Plus tard, mon beau-frère Max qui fabrique des choses ici aussi m’a parlé du cityfab2 et comme la découpeuse laser m’intéressait, je suis venu jeter un coup d’œil. J’ai suivi une formation pour utiliser cette machine et maintenant je découpe des gros pochoirs de visages qui me prenaient 4-5 jours de découpe à la maison auparavant.
- Pour toi, un fablab c’est… ?
C’est une porte ouverte vers plein de possibles. C’est une définition un peu poétique fleur bleue mais c’est vraiment ça. C’est un endroit avec un milliard de machines différentes et donc un milliard de choses à faire.
C’est l’opportunité de repousser les limites, en tout cas dans ma pratique artistique, et ça me permet de réaliser des choses que je ne pourrais tout simplement faire nulle part ailleurs.
- Quels sont les avantages à venir utiliser un lieu comme le cityfab2 ?
L’accès à ces machines impayables et qui, en plus, prennent souvent une place folle t’ouvre un éventail de possibilités. C’est un endroit dans lequel tu peux apprendre plein de techniques grâce aux formations dispensées et où tu es libre d’explorer tranquillement tout ce que tu as à explorer, toujours dans la bienveillance.
- Quelle est ta machine de prédilection ? Pourquoi ?
C’est la découpeuse laser qui m’a attiré ici de prime abord. Je découpe notamment des pochoirs basés sur des photos et cette machine me permet de réaliser des pochoirs grands formats d’une qualité et d’une précision irréprochables, incomparables avec ceux que je faisais avant à la maison.
Ici, la qualité visuelle est tellement précise que les gens ont l’impression de voir une impression alors qu’il s’agit bien de pochoirs, graffés avec de la peinture.
- Explique nous tes projets.
Le travail que je fais ici, c’est un projet en lien avec un ami photographe, Nordin Bansaccal, qui fait des portraits incroyables. On s’est dit qu’on allait prendre ses portraits, en faire des pochoirs et les peindre sur des plaques de bois. C’est pour ce projet que j’utilise la découpeuse laser ici au cityfab2.
À côté de ça, j’ai un autre projet pour lequel je réalise des pochoirs sur papier mêlés à des sculptures que je colle, une fois finis, ensemble dans la rue. Il s’agit souvent d’un seul et même personnage mis en scène dans les rues de Bruxelles. Ce n’est que quand tu es assez proche que tu te rends compte qu’il y a une sculpture en 3 dimensions, comme une main, un visage ou un bras par exemple, qui sort de la peinture et crée une illusion d’optique.
- Des futurs projets ? D’autres machines/matériaux à tester peut-être ?
Mes œuvres que je place dans la rue, je les fais aussi en tableaux sur des plaques de bois ou autre et comme la partie sculpture est faite à partir de moulages en plâtre à taille réelle, les tableaux sont toujours assez grands. Dans le futur, j’aimerais pouvoir scanner mes moulages pour les réimprimer en 3D dans d’autres proportions afin de réaliser des tableaux plus petits et à des prix plus abordables.
Sinon, avec Nordin, on pense potentiellement faire une expo au cours de laquelle il exposerait ses photos et où certains de ses portraits seraient accompagnés de leur version pochoir afin d’amener une autre dimension à l’expo tout en respectant au maximum l’âme de ses photos.
Pour découvrir toutes les œuvres de Strange Bird, rendez-vous sur sa page instagram!
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